La discrimination Positive

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Le choix de la discrimination positive, quel est son principe et surtout son utilité dans le fonctionnement de la société ?

Le principe de discrimination positive

Le principe d’équité va au-delà de la stricte application du principe de « l’égalité des chances »: reconstituer celle-ci passe désormais par le principe de la « discrimination positive »; la simple égalité d’accès à des prestations banalisées ne suffit plus.

Un soutien particulier doit par exemple être donné à ceux :

– qui ont des difficultés à suivre l’enseignement, à se placer en bonne position sur le marché du travail, ou…
– qui sont victimes d’un cumul de handicaps particulièrement lourd.

L’idée d’égalité n’a de force que si elle s’oppose activement aux inégalités, ce qui est la définition même de l’idée d’équité.

Des sociologues, de Bourdieu à Boudon, pour ne citer qu’eux, ont montré que l’école « transmettait plus qu’elle n’atténuait » l’inégalité, et plus récemment qu’elle accroissait cette inégalité et qu’il était faux de décharger de toute responsabilité l’école, comme si elle se contentait de maintenir les inégalités de naissance. Ces observations conduisent à admettre la nécessité d’une politique « réparatrice», autrement dit une «discrimination positive» … qu’il est plus simple d’appeler l’équité.

Le principe de discrimination positive pousse à cibler les prestations sociales

En temps de crise, quand les ressources sont rares et les besoins importants, la tentation est grande de cibler davantage les prestations sur les plus nécessiteux. Un nombre croissant de pays ont développé des prestations modulées selon les revenus ou soumises à des conditions de ressources.

Un des dogmes fondateurs des États-providence modernes, celui de l’universalité des prestations (des prestations pour tous sans prise en compte du niveau de revenu), se trouve ainsi heurté de plein fouet.

Le principe universaliste a été historiquement au cœur de la conception civique et nationale de la Sécurité sociale. L’universalité était une façon d’organiser une sorte d’effacement symbolique des différences de classes dans une partie de l’espace social.

Faut-il aujourd’hui remettre plus ouvertement en cause la règle d’universalité qui a plus ou moins subsisté jusqu’à présent?

L’argument principal des partisans de cette évolution est surtout d’ordre économique. En période de crise, l’État-providence égalitaire ne peut plus être le modèle de référence, sauf pour la couverture des dépenses de santé les plus lourdes :

– fondé sur un prélèvement à taux uniforme quel que soit le revenu, ce modèle est inéquitable et géné¬rateur de chômage.

– fondé sur un traitement égalitaire de tous les Français, il néglige les besoins particuliers des plus modestes et se heurte au rationnement de la ressource, engendré par le sous-emploi qu’il a lui-même contribué à créer.

L’explosion des dépenses et la nécessité d’abaisser les charges sur les bas salaires imposent maintenant une discrimination positive entre Français, en privilégiant les besoins du milieu et du bas de la classe moyenne. Les autres, détenteurs des revenus les plus élevés, devront accepter de contribuer plus pour recevoir moins.