Le mécanisme de la création monétaire

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Lorsque la monnaie était constituée de métaux précieux, la création monétaire était tributaire de la découverte de gisements. Aujourd’hui, largement libérée du support matériel, la création monétaire est beaucoup plus facile : il en résulte plus de souplesse mais également plus de danger pour la stabilité monétaire.

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Les principaux acteurs de la création monétaire sont les banques de second rang (la banque de premier rang est la Banque centrale) dans lesquelles pratiquement tous les ménages français ont un compte.

A chaque fois qu’une banque accorde un crédit à un agent économique, il y a création monétaire car les moyens de paiement à la disposition de l’économie sont augmentés d’autant.

La source de la création monétaire, les banques de second rang

La création monétaire est réalisée par les banques de second rang sous forme de :

– crédits au Trésor public : partie du déficit public qui n’est pas financée par des ressources d’épargne, mais par des emprunts du Trésor public aux banques

– crédits à l’économie : emprunts réalisés par les entreprises et les particuliers.

Les sources ou contreparties de la masse monétaire sont les créances figurant à l’actif des banques, en contrepartie desquelles la monnaie est créée ; la Banque centrale prête de la “monnaie banque centrale”(monnaie fiduciaire, dite “liquide”) aux banques de second rang en échange de titres ou de créances déposés par ces banques.

L’importance du rôle des banques de second rang dans la création monétaire

Les billets et les pièces représentent 15% de M1 qui comprend à la fois la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.

Donc l’essentiel de M1, c’est la monnaie scripturale, c’est-à-dire les dépôts à vue d’un particulier mobilisables par chèques, une monnaie qui n’existe qu’en fonction de la confiance accordée par les banques aux emprunteurs.

En effet, les banques ont l’avantage(et prennent le risque) de prêter une monnaie qu’elles ne possèdent pas en grande partie(puisque statistiquement seulement une petite partie sera exigée en espèces, c’est-à-dire en monnaie banque centrale).

Cette monnaie est appelée “monnaie de crédit”.

Lorsque les banques de second rang accordent des prêts aux entreprises ou aux particuliers, elles ne le font pas à partir de leur encaisse(les dépôts), mais à partir de la confiance qu’elles accordent aux emprunteurs ; elles créent donc la monnaie qu’elles prêtent : ainsi « ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits mais les crédits qui font les dépôts ».

La masse monétaire

Les différentes formes de la création monétaire :

– toutes formes de crédit : dans une opération de crédit, la banque crédite le compte du bénéficiaire et met ainsi à sa disposition de la monnaie scripturale(les crédits font ainsi les dépôts)

– le découvert : avance en compte ou crédit de trésorerie

– l’escompte : un effet de commerce, c’est un titre portant créance d’une somme d’argent payable à vue à l’échéance indiquée, en général 90 jours.

Le fournisseur peut escompter sa créance auprès de sa banque qui va lui faire l’avance des fonds moyennant un taux d’intérêt ; on dit que la banque escompte l’effet de commerce : elle l’endosse, c’est-à-dire qu’en signant au dos de l’effet, elle devient propriétaire de la créance.

Exemple le plus courant de l’effet de commerce escompté : le chèque.

Le processus de destruction monétaire : la symétrique à la création monétaire est le mouvement de destruction monétaire lors du remboursement des crédits.

L’accroissement de la masse monétaire : la masse monétaire s’accroît parce que les processus de création monétaire l’emportent sur ceux de destruction de monnaie.