La régulation Economique de l’Etat

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La fonction de régulation de l’État consiste à agir sur l’évolution économique de façon à en améliorer les principaux indicateurs (croissance, emploi, équilibre extérieur et stabilité des prix) à Long terme (LT), en orientant l’économie par la régulation structurelle, et à Cour et moyen Terme, par la régulation conjoncturelle.

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La politique structurelle : ensemble des interventions de l’État susceptibles de modifier l’évolution à LT (long terme) de l’économie

C’est le cas notamment de la politique industrielle de l’État, c’est-à-dire de l’ensemble des actions entreprises par l’État afin d’améliorer les performances et la compétitivité de l’appareil productif.

Ces actions portent sur la structure (degré de concentration des entreprises, économies d’échelle), la modernisation (investissements), et l’environnement national (coûts salariaux, fiscaux, taux d’intérêt…) et international(accords de libre-échange, protectionnisme, taux de change…).

L’intervention de l’État dans le domaine industriel est aujourd’hui contestée par la pensée libérale. Cette remise en cause porte notamment sur les nationalisations et l’étendue du secteur public.

La politique conjoncturelle : ensemble des interventions de l’État susceptibles de modifier l’évolution à CT (court terme) de l’économie

Cette fonction s’est développée à partir des théories de John Maynard KEYNES, économiste anglais(1883-1946), auteur de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936).

KEYNES a introduit une véritable révolution dans la pensée économique de son temps, jusque-là dominée par le libéralisme. Alors que les libéraux croient en la capacité de l’économie de marché à “s’autoréguler”, c’est-à-dire à sortir d’une récession ou d’une crise sans intervention quelconque de l’État, KEYNES a démontré que l’économie de marché peut connaître des déséquilibres et une crise durables.

KEYNES a mis en évidence la nécessité d’une intervention régulatrice de l’État sur la conjoncture en vue d’atteindre un taux de croissance et un niveau d’emploi maximaux, compatibles avec le maintien des grands équilibres : croissance élevée du PIB, stabilité des prix, équilibre du commerce extérieur, plein emploi. Ces objectifs ont été mis en valeur par le “carré magique” de KALDOR, dont les sommets figurent ces quatre objectifs. Mais, dans la réalité, il est très difficile d’atteindre simultanément les quatre sommets du carré magique.

C’est pourquoi la politique conjoncturelle oscille entre deux pôles :

– la politique de relance, qui a pour objectif de sortir d’une récession et de réduire le chômage

– la politique des grands équilibres, dite de stabilisation, dite de rigueur, qui vise à réduire l’inflation et le déficit extérieur.