Les Théories Sociologiques

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Les théories sociologiques : il en existe un grand nombre, examinons les plus connues d’entre elles.

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Le holisme méthodologique

Il s’agit de la sociologie de Durkheim (1858-1917), le « holisme méthodologique » est une méthode de compréhension des faits sociaux : cette méthode consiste à rechercher des déterminants aux faits sociaux, extérieurs à l’individu, c’est-à-dire dans la société, selon Durkheim.

Pour Durkheim, un phénomène en apparence individuel peut faire l’objet d’une étude sociologique et d’explications à partir de déterminants sociaux.

Ainsi, Durkheim considère que les individus sont influencés par la société. Il n’est pas indifférent d’être un homme, une femme, un cadre, un ouvrier….

Les déterminismes sociaux : « Les causes déterminantes d’un fait social doivent être cherchées parmi les faits sociaux et non pas être comprises dans la conscience individuelle » E.Durkheim.

Ces déterminismes sociaux sont situés à trois niveaux :  les groupes sociaux ; ? les pratiques sociales ; ? les représentations collectives.

• Ex : Pierre BOURDIEU, dans son ouvrage « la Distinction », essaye de comprendre les pratiques sociales.


Exemple choisi : les façons de manger, comment mange-t-on ?

D’après lui, les différentes façons de manger sont liées au milieu social (= causalité).

Il y a un manger populaire où l’on insiste sur ce que l’on mange, et où le repas est un moment de convivialité et le manger bourgeois où l’on insiste surtout sur la manière dont on mange.

De la sociologie compréhensive de Max Weber à l’individualisme méthodologique de Raymond Boudon

La sociologie compréhensive de Max Weber

Pour Max Weber l’analyse sociologique consiste à :

– expliquer un phénomène social, c’est, dans tous les cas le ramener aux actions individuelles élémentaires qui le composent : mettre en évidence des actions individuelles.

– comprendre ce phénomène : se mettre à la place des acteurs auxquels le sociologue s’intéresse.

La sociologie webérienne est une sociologie de l’action Sociale.

Pour Weber, le sociologue doit chercher à comprendre le sens de l’action individuelle, c’est-à-dire que l’hypothèse de départ est que l’action sociale est le comportement auquel l’homme donne un sens orienté par rapport à autrui.

Autrement dit, une action sociale, c’est lorsque l’on fait quelque chose qui un sens par rapport à autrui.

Weber distingue 4 déterminants de l’action sociale :

- Action traditionnelle, liée à l’habitude, aux rites

?- Action affectuelle, liée aux sentiments, aux pulsions

?- Actions rationnelles en valeur, on considère que les individus sont rationnels, c’est à dire qu’ils sont capables de choisir ce qui leur convient le mieux. Ils justifient ces actions par des références à des valeurs. Sans ces références, on ne peut pas comprendre pourquoi l’individu a agi ainsi.
Ex : les terroristes justifient leurs actions en se référant à leur échelle de valeurs.
?
– Actions rationnelles en finalité, (fins objectives) La rationalité des individus repose sur leur calcul.

Weber accorde de l’importance à ce dernier déterminant.

Ex : Pourquoi le capitalisme s’est-il développé ?

Déterminant rationnel en finalité = enrichissement personnel et calcul économique

Individualisme méthodologique de Raymond Boudon

Raymond Boudon est un sociologue français contemporain, né en 1934. Pour Raymond BOUDON, pour comprendre un phénomène social, il est indispensable de :

– reconstruire les motivations des individus ;
– appréhender ce phénomène comme l’agrégation(= la somme) de comportements individuels.

L’individualisme méthodologique consiste à mettre en évidence les raisons individuelles des phénomènes sociaux et refuse d’accorder un pouvoir explicatif du groupe sur l’individu.

Pour comprendre des phénomènes macrosociologiques (= à l’échelle de la société), les tenants de cette approche accordent une grande importance à l’effet de composition entre : effet d’agrégation et effet pervers.

Explication : chaque individu fonctionne de façon rationnelle et logique ce qui provoque pourtant un effet pervers.

Exemples :

Approche 1 : l’inflation : on achète aujourd’hui car on pense que demain les prix vont augmenter et que notre pouvoir d’achat sera moins grand. Effet pervers : de ce fait, aujourd’hui, la demande va augmenter fortement menant à l’inflation. Au final, notre comportement lui-même aura provoqué l’inflation que nous craignions.

Approche 2 : Exemple d’effet de composition célèbre : « le paradoxe d’Anderson » qui démontre qu’un fils ayant un diplôme supérieur à son père aura 67% de chances d’avoir une position sociale au plus égale à celle de son père. En effet, chacun trouve logique d’avoir le meilleur diplôme possible, mais de ce fait, le nombre de diplômés augmentant, les diplômes ont perdu leur valeur (c’est le paradoxe d’Anderson)