Modes de Vie et Styles de Vie

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Les valeurs et les normes qui structurent la culture d’un groupe ne se laissent pas percevoir directement. Elles se déduisent des usages communs à un ensemble d’individus : ces usages sont appelés “mœurs”.

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Les mœurs sont parfois différents entre les groupes intermédiaires sans nuire à la cohésion de l’ensemble, on dit simplement qu’ils diffèrent culturellement.

La différenciation culturelle

Différenciation culturelle : façon dont les individus se distinguent en mettant en oeuvre des pratiques originales.

Le mode de vie

Le mode de vie est l’ensemble de pratiques communes à un groupe d’individus.

Ces pratiques communes peuvent concerner les types de consommation mais aussi les différentes façons d’utiliser son temps. Le mode de vie prend également en compte la sociabilité.
Sociabilité : ensemble des relations sociales propres à un groupe.
La consommation, l’utilisation du temps et la sociabilité sont donc des moyens de différenciation.

Le style de vie

Style de vie : ensemble de pratiques dont la cohérence provient du système de valeurs et de normes intériorisé par l’individu.

Pour désigner ce système de valeurs et de normes intériorisé par l’individu, Max WEBER parle de “l’ethos”, c’est-à-dire un ensemble de principes qui règlent les conduites de vie, qu’il distingue de l’éthique en tant qu’ensemble de valeurs morales.

Dans son étude sur le protestantisme, il montre comment l’ethos protestant permet de rendre cohérents des comportements qui ne le sont pas à première vue : le désir du capitaliste protestant d’accumuler des richesses et son refus d’en jouir personnellement.

Deux explications des styles de vie

La “distinction” de Pierre BOURDIEU

Distinction : phénomène de différenciation dans un espace culturel hiérarchisé.

Style de vie et classe sociale

Dans son analyse de la différenciation culturelle, Pierre BOURDIEU fait une place importante aux classes sociales qui gardent leur capacité d’agir sur les pratiques. D’après cet auteur, on se distingue des individus socialement “inférieurs” mais on imite les individus des catégories “supérieures”.

Style de vie et “goût”

Les goûts individuels ont une origine sociale ; ils nous classent parce qu’ils révèlent nos conditions d’existence. La structure des goûts reflète donc la structure sociale. La classe sociale qui dispose d’un volume important de capital global peut imposer ses goûts et son style de vie au reste de la société tout en cherchant continuellement à se distinguer. Ex : le choix de Saint Tropez comme lieu de vacances remplacé par des endroits beaucoup plus lointains.

De même, dans le domaine de l’art, de la mode, les avants-gardes successives déplacent sans cesse les frontières du goût.

Les sociostyles

D’après certains chercheurs, le style de vie d’un individu ou d’un groupe ou “sociostyle” n’est pas la résultante de sa position dans les structures sociales, mais s’analyse comme un arbitrage entre des contraintes sociales et des aspirations individuelles.

Chaque individu est acteur de sa propre culture selon sa propre personnalité, selon qu’il soit entreprenant, activiste, militant, matérialiste, conservateur, rigoriste, responsable, égocentré, frimeur, etc.

Les sociostyles ont été observés pour orienter l’action publicitaire des entreprises dans une période où les variables habituelles(PCS, âge, lieu de résidence, etc.) semblaient, du fait des transformations rapides de la société, perdre de leur pertinence.

La “distinction” de Pierre BOURDIEU s’opère également à travers les opinions.

L’immigration

Des processus différents

L’immigration provoque la rencontre de deux cultures qui peut aboutir à plus ou moins long terme à un phénomène d’acculturation suivant différents processus :

– l’insertion qui désigne la manière dont un immigré s’incorpore à la société d’accueil

– l’intégration qui suppose une adaptation économique et sociale sans pour autant renoncer à ses spécificités culturelles

– l’assimilation qui implique une acculturation complète

– la participation qui désigne le degré d’intervention dans l’activité citoyenne: mobilisation politique, syndicale, etc.

Ces différents modes d’insertion évoluent avec la politique d’immigration du pays d’accueil.

Les différences d’insertion

– selon la génération : les jeunes issus de l’immigration doivent concilier deux cultures différentes: celle de la famille ou de la communauté d’origine, et celle qui est transmise par les institutions de la société d’accueil, et notamment l’école

– selon la culture en question : maghrébine, portugaise, vietnamienne.

Selon Emile DURKHEIM, la société est constituée de groupes intermédiaires, leur fonction étant de fournir un premier système normatif sur lequel vient se greffer le suivant plus large.

En ce qui concerne deux cultures, la maîtrise de deux codes culturels n’est pas un handicap pour l’individu. En fait, devoir assimiler deux codes culturels différents l’oblige à élargir ses facultés : d’ouverture d’esprit, d’acquisition des connaissances et d’adaptation.