Quand l’Etat pallie aux insuffisances du Marché

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Sur certains marchés, c’est le cas des transports ferroviaires et de la distribution de gaz et d’électricité, les coûts fixes (dépenses d’infrastructure notamment) sont extrêmement élevés.
Il est alors indispensable de réaliser des économies d’échelle pour réduire le coût unitaire.

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L’existence d’une concurrence pourrait empêcher leur réalisation et nuirait finalement aux consommateurs qui devraient supporter des prix supérieurs. Il convient donc de constituer et de préserver des « monopoles naturels ».

L’offre de biens ou services collectifs, purs ou impurs

– Biens ou services collectifs: il s’agit de biens (ou services) que l’on peut consommer à plusieurs, chacun en disposant toutefois entièrement.

Services collectifs purs ou impurs :

L’adjectif « pur » signifie qu’il n’est en pratique pas possible de restreindre la consommation à certaines personnes seulement ; de ce fait, aucune entreprise n’assurera la production et surtout la vente de ce service, puisqu’il n’est pas possible d’en réserver l’usage aux seuls consommateurs payants.

Comment faire payer l’usage d’un phare côtier ou de l’éclairage des rues, puisque tout le monde peut en profiter librement? Comment réserver “l’usage” de la défense nationale aux seuls citoyens qui sont prêts à payer pour cela, puisque ceux qui n’ont pas payé savent qu’ils seront protégés eux aussi? À moins d’avoir un sens civique aigu, personne ne voudra payer pour un service dont il bénéficiera de toute façon…

Un tel service collectif est dit « pur » dans la mesure où seule la collectivité (l’État ou les collectivités locales) peut l’assurer, car ici, le marché ne saurait convenir, puisqu’aucun profit n’est envisageable.

L’adjectif « impur » signifie que certains services collectifs ne sont utilisés que par certaines personnes. Il est donc possible de leur demander une participation.

La prise en compte des externalités positives et négatives, réciproques, et de connaissances

Externalités négatives : une usine rejette des déchets toxiques dégradant son environnement. Dans ce cas précis, l’Etat doit intervenir pour pallier à la défaillance du marché, c’est-à-dire au fait que l’usine en question ne se soucie pas de la pollution qu’elle engendre ; elle ne s’occupe que de sa propre rentabilité.

Externalités positives : lorsqu’une entreprise s’installe à proximité d’une agglomération, elle crée des opportunités d’emploi pour la population. Les collectivités peuvent favoriser ce type d’implantation par la mise en place d’infrastructures adaptées.

Externalités réciproques : exemple de l’apiculteur et du propriétaire du verger. (Rappel : les abeilles de l’un font leur miel avec les fleurs des arbres de l’autre, lequel profite du butinage des abeilles, car il facilite la formation de nombreux fruits).

L’Etat peut promouvoir les…

« externalités de connaissances », dans le cadre d’investissements dans la recherche fondamentale(R&D) : en amont des chercheurs sont payés par l’Etat pour effectuer des recherches dans tel ou tel domaine ; en aval, des entreprises sont créées lorsque cette recherche débouche sur une application commercialisable.

L’intervention de l’Etat : une réponse à la « question sociale »

La question sociale de l’ère industrielle disposait les deux pôles de la société, les travailleurs et les « patrons » en face à face sur les lieux mêmes de ce qui les réunissait : l’appareil de production. Le point épineux concernait le partage de la valeur ajoutée : les uns (les travailleurs) voulaient une part plus importante de la VA pour bénéficier de meilleures conditions de vie, les autres (les patrons) avaient le même objectif mais pour investir.

L’édification progressive de l’État providence de la fin du XIXe siècle aux années 1960 a permis la conjuration de ce conflit. L’État est devenu l’instigateur d’une solidarité par le biais de la technique assurantielle? qui dédramatise les motifs d’affrontement.

Technique assurantielle : fait pour les travailleurs salariés d’être « assurés » contre les aléas de la vie grâce à un prélèvement sur leur salaire. Cette « cotisation assurantielle » représente une part du salaire, elle varie donc selon l’importance de celui-ci, ce qui permet à cette technique d’être acceptée par tous les salariés.

Nous avons vu plus haut que la première fonction de l’Etat, la fonction d’affectation, consiste à produire ce que le marché ne produit pas. L’Etat exerce une deuxième fonction…